22ème Festival Flamenco de Nîmes

Un week-end de cante

Le Festival Flamenco de Nîmes est le rendez-vous incontournable des aficionados au flamenco en période hivernale. Chaque année, les aficionados sont nombreux à venir - parfois de loin - pour vivre l'ambiance extraordinaire qui règne dans l'ancienne cité romaine. Cette année Flamenco Culture a couvert le premier week-end du festival, deux jours riches en arte flamenco.

Capullo de Jerez

Le samedi 14 janvier les spectateurs de l'Odéon ont eu l'heureuse surprise de découvrir "La musica de los espejos", un spectacle orchestré par José Maria Velazquez Gaztelu, mariage parfaitement réussi entre la poésie et le flamenco, les textes de Gaztelu se réflétant avec brio dans la voix de Laura Vital. Ce concert acoustique qui revisite avec intelligence et émotion les souvenirs de José Maria Velazquez Gaztelu, auteur de la série Rito y Geografia del cante et animateur de l'émission "Nuestro flamenco" sur RNE a en plus démontré que l'Odéon était une salle parfaitement adaptée a une musique non sonorisée. Notons la performance technique d'Eduardo Rebollar à la guitare qui a communiqué une fois de plus au public sa joie de jouer, et la belle présence de Laura Vital qui avec ses granainas, soleares, siguiriyas, tientos, bulerias et alegrias a ému les aficionados les plus exigeants.

Le soir au Théatre de Nîmes, c'était la rencontre entre deux univers contrastés : l'"académisme" de José de la Tomasa face à la rugosité de Miguel Flores "Capullo de Jerez". José de la Tomasa, bien que diminué vocalement, a néanmoins offert une solea d'anthologie et une siguiriya non moins magnifique. Capullo quant à lui, accompagné par Niño Jero, s'est cantonné à son répertoire habituel : les tangos et bulerias, complétés par des fandangos et solea por buleria. Mais quels tangos et quelles bulerias ! L'énergie du cantaor est débordante, il scotche le spectateur sur son siège qui ne peut qu'écouter et vibrer au rythme de la musique. Le rythme justement, c'est peut-être la seule chose qui était un peu en dessous par rapport aux autres concerts d'El Capullo. Certes il y avait deux palmeros, mais il manquait le cajon de Luis de la Tota, et l'énergie de Manuel Jero qui correspondait si bien au cante de Capullo. Mais à part ça le concert fut un grand moment.

Un peu plus tard à l'Atria, pas de Capullo pour participer à la juerga. Une juerga qui m'a paru plutôt timide d'ailleurs pour un samedi soir. Moins de monde, moins de gitans venus de Marseille et des environs... Peut-être l'effet de la crise, ou la prévision du meeting de Marine Le Pen le lendemain midi au même endroit ? Un bien curieux concours de circonstances.

Dimanche 15 janvier, rendez-vous à la médiathèque pour admirer l'exposition "Balada Flamenca" de Jean-Louis Duzert, photographe officiel du Festival Flamenco de Nîmes. L'oeuvre du photographe m'a semblée mieux mise en valeur qu'au Musée Despiau-Wlérick à Mont-de-Marsan. On y découvre une magnifique photo verticale de Carmen Ledesma à ses débuts, des photos plus récentes prises aux Festivals de Nîmes et Mont-de-Marsan, et bien sûr, la légendaire photo des mains de Camaron qui a ouvert à Jean-Louis Duzert bien des portes ainsi que le coeur des flamencos et des gitans.

A 18h au Théâtre de Nîmes, on attendait beaucoup du spectacle Convivencias de Manolo Franco qui réunissait trois des meilleurs promus de la Fondation Cristina Heeren, Niño de Elche, Laura Vital (présente dans trois spectacles) et Rocio Marquez. Malgré de très bonnes idées, je n'ai pas vraiment adhéré à cette succession de trios virant parfois à la cacophonie, et aurait préféré un récital plus traditionnel.

Ce que j'ai vu du spectacle de Fuensanta la Moneta avant d'aller prendre le dernier train pour Paris m'a rappelé qu'elle est l'une des plus grandes bailaoras de la scène actuelle, elle porte tout le spectacle "Extremo Jondo".


Photos du 22ème Festival Flamenco de Nîmes

22/01/2012

El Capullo de Jerez
Tangos

14/01/2012





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